Diverses sources renseignent que les Tshokwe sont une population répartie entre le nord de l’Angola, le nord-est du Zimbabwe, le sud de la République Démocratique du Congo et le nord-ouest de la Zambie.
Ils appartiennent à un ensemble linguistique constitué de la plupart des populations de l’Afrique subsaharienne appelées les bantous.
Les bantous ont occupé, dans un premier temps, la région du Sahara, en Afrique du nord. Le dessèchement de cette région déclencha les grandes migrations du Niger et de l’Oubangui vers l’Afrique australe.
En ce qui concerne les Tshokwe, ce mouvement migratoire va les amener à s’installer aux sources de grandes rivières qui traversent une partie de l’Angola et de la République Démocratique du Congo.
Il s’agit de l’est à l’ouest, des rivières Kasaï, Lwatshimu (Lwongatshimu), Tshikapa, Lwange, Lowva, Lulua, Lushiku, Kwilu, Lubale, Lutshima, Kwengo, Wamba et Kwango.
Dans son manuscrit " La Grande Nation des Tshokwe et sa Dynastie ", Ambroise MUHUNGA soutient : « Nos parents nous racontaient qu’ils venaient du nord-est, d’un lieu qu’ils appelaient Lagos. Puis ils émigrèrent vers le nord-ouest, vers ce que nous nommons aujourd’hui Angola. Ils s’installèrent dans un lieu appelé Lukulwe».
En comparaison avec d’autres peuples, les Tshokwe sont d’excellents chasseurs, pêcheurs et agriculteurs de même que de très vaillants guerriers, ce qui explique le fait qu’ils occupent une bonne partie de l’Afrique subsaharienne.
Miller J. C. confirme dans son livre « Cokwe expansion 1850 - 1902 » que le Peuple Tshokwe est l’un des cas rares dans l’histoire des peuples d’Afrique à avoir connu, en l’espace d’un demi-siècle, une spectaculaire expansion.
Cette expansion se justifie aisément par une structure et une organisation sociales remarquables dans trois facteurs, à savoir :
- la parenté « usoko » avec, comme socle, la femme qui est le liant de la lignée ;
- l’amitié « usendo » qui, une fois scellée, s’apparente aux solides liens de parenté ;
- l’assimilation par l’affranchissement des esclaves « kukula tsha tubindji ou ndhungo » et l’acculturation des peuples qu’ils phagocytaient (tshokweisation) à travers le mariage, toujours avec, comme socle, la femme.